Stan Tohon, nouvel ambassadeur du coton!

par Marcel Zoum�nou Il est ing�nieux notre � Tohon national �. Au cours d�une conf�rence de presse mardi dernier � Cotonou, le Roi du Tchink a annonc� un projet de production musicale somme toute insolite. Il vise � lancer un nouvel album de six chansons compos�es dans les six langues phares du B�nin pour parler des bienfaits du coton, premi�re culture de rente au B�nin.

L�initiateur du projet affirme avoir d�j� fait une tourn�e nationale dans le bassin cotonnier du pays o� il a pu se rendre compte que cette culture a impact� positivement l��conomie locale et am�lior� le niveau de vie des producteurs. Comme on put comprendre, les chansons devraient sensibiliser les populations et plus pr�cis�ment les producteurs, � avoir plus d�entrain pour la production. Et si cet album peut apporter quelque chose � cette fili�re qui conna�t une descente aux enfers depuis des ann�es, c�est tant mieux. Il aurait au moins r�ussi l� o� la t�l�vision nationale a �chou� en faisant, pendant toute la p�riode d�une campagne, la promotion de la production cotonni�re � travers ses multiples reportages qui occupaient le clair du temps des journaux t�l�vis�s avec les descentes fr�quentes de Boni Yayi sur le terrain. Le projet culturel de Stan Tohon se situe donc dans la droite ligne de la campagne de communication tapageuse engag�e par le gouvernement pour sauver cette fili�re en proie � une crise structurelle aigu�. Dans le coton, il y a � bouffer. Surtout pour les z�lateurs et autres petits griots. Maintenant que l��chec de la campagne cotonni�re est l�, les patrons de la fili�re n�auront d�yeux que pour eux. C�est eux qui devront passer un chiffon sur une campagne cotonni�re catastrophique dans laquelle le gouvernement a englouti pr�s de 82 milliards pour n�avoir au finish que 204.000 tonnes. Loin derri�re les 400.000 tonnes ou les 350.000 tonnes annonc�es par Saba� Kat� et Marcel de Souza et des 500.000 tonnes souhait�es par le Chef de l�Etat qui a pass� des mois dans les champs de coton et en a produit lui-m�me personnellement dans son champ � Tchaourou. C�est eux qui doivent, par des prestidigitations m�diatiques dont ils ont le secret, transformer l��chec en r�ussite, la honte en fiert�. Le ministre Kat� en a m�me donn� le ton en disant lui-m�me qu�il faut rendre gr�ce � Dieu pour avoir obtenu ces 204.000 tonnes vues les conditions difficiles dans lesquelles la campagne a �t� engag�e. Pour lui, l�exploit n�est plus dans la quantit� de coton produit, mais d�avoir r�ussi � sauver une ann�e blanche cotonni�re. Le subit int�r�t d�un artiste de renom comme Stan Tohon dans la promotion de la fili�re coton doit �tre compris ainsi. L�aura et le talent de l�artiste devront �tre utilis�s � fond pour blanchir une campagne calamiteuse faite � coups de milliards. Le gouvernement ne voudrait pas ainsi donner l�occasion � des pourfendeurs du r�gime de remuer le couteau dans la plaie, de revenir sur l��chec d�un gouvernement qui voulait utiliser cette campagne pour montrer � l�opinion nationale que l��viction de Patrice Talon de la fili�re a �t� un choix judicieux. L�artiste qui n�a plus connu un grand succ�s discographique pendant ces dix derni�res ann�es a de quoi se requinquer financi�rement. Seulement, quelle que soit l�inspiration de cet artiste, quelles que soient la beaut� de ses vers et l�harmonie de ses airs, les chansons que lui et ses amis fredonneront, ne r�ussiront jamais � gommer les cons�quences f�cheuses d�une campagne cotonni�re qui fut h�las un �chec national qu�on ne put si vite oublier.