Le Premier ministre tunisien Mehdi Jomaa a rencontré le Président algérien Abdelaziz Bouteflika et d'autres hauts responsables algériens lors de sa visite de deux jours à Alger, qui s'est terminée le 4 mai.
Bien que de nature politique, ce déplacement a permis à Jomaa de rentrer à Tunis porteur d'une importante aide financière.
Les deux pays voisins ont en effet signé trois accords de coopération financière, notamment un prêt qui pourrait atteindre 500 millions de dollars (360,33 millions d'euros) et une aide financière non remboursable, a indiqué Tunisie Numérique.
"Les deux parties ont également examiné des questions d'intérêt mutuel à la lumière des relations bilatérales en matière de politique, de sécurité et de coopération économique", a indiqué l'agence APS.
L'un des autres objectifs de cette visite était "d'informer nos frères algériens des progrès enregistrés sur la voie du processus de transition en Tunisie", a souligné le chef du gouvernement tunisien.
Les ministres des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et Mongi Hamdi ont tenu une conférence de presse conjointe, au cours de laquelle ils ont réitéré l'engagement des deux pays à renforcer la coopération bilatérale.
"Chaque pas franchi ensemble constitue un jalon supplémentaire sur la voie de l'édification du Grand Maghreb arabe, qui reste un choix stratégique pour les deux pays", a déclaré Lamamra.
Il a par ailleurs annoncé qu'afin d'aider l'économie tunisienne, les autorités envisageaient de prendre des mesures supplémentaires "pour faciliter l'accès des Algériens au territoire tunisien, notamment lors de la prochaine saison estivale".
Hamdi a déclaré que les deux parties avaient échangé des vues sur "des questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la situation en Libye".
"La coordination sécuritaire entre les deux pays et les moyens de renforcer la coopération et le partenariat entre les investisseurs algériens et tunisiens" ont également figuré au menu de ces entretiens.
Selon le spécialiste de la sécurité Abdelaziz Medjahed, "les deux pays, l'Algérie et la Tunisie, ont intérêt à travailler ensemble".
"Pour des raisons évidentes et au vu de la situation sécuritaire instable en Libye, la Tunisie n'a d'autre choix que de se tourner vers l'Algérie, d'abord pour soutenir la transition, mais aussi pour apporter une aide financière à un pays en crise", a-t-il souligné.
La sécurité de chaque pays dépend de la stabilité de son voisin, a reconnu cet expert.
Deux semaines plus tôt, la sécurité dans la région avait été au cœur des discussions à Alger lors de la deuxième session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien consacrée au Nord-Mali.
Le 22 avril, l'Algérie et le Mali avaient ainsi réaffirmé la nécessité de mutualiser leurs efforts pour sécuriser la région sahélienne en luttant contre le terrorisme et contre toutes les formes de trafic.
Cette réunion était coprésidée par Lamamra, son homologue malien Abdoulaye Diop, et le ministre malien de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed.
"Il est évident que l'Algérie fait face à des problèmes d'insécurité en raison de la situation dans le nord du Mali, et il est tout à fait naturel qu'elle coopère avec nous pour trouver une solution à ce problème", avait déclaré Diop lors de cette réunion.
La crise au Mali "concerne toute la région, notamment les pays voisins", avait-il ajouté.
L'Algérie et le Mali se sont mis d'accord pour "faire front uni contre les menaces de toutes sortes à leur sécurité, notamment le terrorisme, le trafic de drogue et le crime organisé", selon le communiqué publié à l'issue de cette session.
L'Algérie a également annoncé qu'elle comptait fournir une aide humanitaire pour aider les communautés maliennes dans le besoin.
Sollicitées pour servir d'intermédiaire dans le cadre de la réconciliation au Mali, les autorités algériennes ont affirmé que "l'objectif en la matière est de parvenir le plus rapidement possible au lancement du dialogue inter-malien, visant en dernière instance à préserver l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali et à conforter son unité nationale".
Les deux pays dresseront le bilan des actions entreprises lors de la troisième session de ces rencontres bilatérales, qui aura lieu en mai à Bamako.
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