Paludisme: l'année 2014 bat le record dans la lutte antivectorielle

L'année 2014 a battu le record dans le domaine de la lutte antivectorielle avec 214 millions de " Moustiquaires Imprégnées d'Insecticides à Longue Durée d'Action" ( MIILDA) distribuées dans les pays endémiques d'Afrique subsaharienne, portant ainsi le nombre de MIILDA distribuées dans cette région à 427 millions depuis 2012, a déclaré vendredi à Xinhua Dr Dismas Baza, médecin expert chargé du programme " paludisme et maladies tropicales négligées" au Bureau de la représentation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'expert Baza, qui a accordé une interview à Xinhua en marge d'une réunion préparatoire de la Journée mondiale sur la lutte contre le paludisme dans le monde, célébrée le 25 avril de chaque année, a indiqué que son analyse s'inspire du rapport 2014 de la direction générale de l'OMS sur le paludisme dans le monde.
Au cours de l'année passée, sur les 123 millions de personnes protégées contre le paludisme à travers le monde entier en recourant à ce moyen de prévention, 58 millions habitant dans cette région africaine en ont bénéficié.
Le Dr Baza a signalé que comparativement à la situation qui prévalait en 2005, on enregistre au fil des années en Afrique subsaharienne une augmentation du pourcentage de femmes ayant reçu le "traitement préventif intermittent pendant la grossesse" (TPIp) en vue de faire face aux conséquences fâcheuses du paludisme sur grossesse.
"Dispenser aux femmes enceintes le TPIp pendant les consultations prénatales permet d'éviter notamment l'insuffisance pondérale, l'anémie et la mortalité périnatale", a-t-il expliqué.
Le rapport 2014 sur le paludisme dans le monde souligne que le paludisme demeure un problème de santé publique au niveau mondial en général et plus particulièrement en Afrique, la région la plus touchée.
Si 198 millions de cas de paludisme et 584.000 décès associés ont été enregistrés en 2014 au niveau mondial, plus de 90% des décès surviennent en Afrique, a dit le Dr Baza.
Parmi les décès des enfants de moins de cinq ans, 78% sont attribués au paludisme en Afrique et le paludisme tue encore plus de 430.000 enfants chaque année sur le continent africain, a-t-il fait remarquer.
Selon le Dr Baza, la flambée d'Ebola en Afrique de l'Ouest a eu un impact dévastateur sur la prestation des services de santé dans les pays touchés, notamment sur leur capacité à lutter contre le paludisme.
Pour lui, le monde fait face à deux défis importants qu'il faudra relever pour pouvoir faire reculer le paludisme de manière significative.
Le premier est l'insuffisance des financements, car, a-t-il expliqué, il faut au total une enveloppe de 5,1 milliards USD pour prétendre marcher sur la voie du contrôle et de l'élimination de la maladie. En 2014, seulement 2,7 milliards USD ont été mobilisés pour les besoins de la lutte.
L'autre défi est l'émergence d'une résistance aux médicaments antipaludiques et aux insecticides. Fin