Quelque cent cinquante associations intervenant dans les questions de la jeunesse se sont réunies à Bouznika dans le but de créer une plateforme unifiée.
Ce forum de deux jours, qui s'est achevé dimanche 9 novembre, était organisé à l'initiative de l’association Jeunes pour Jeunes, de l’Institut Prometheus pour la démocratie et les droits de l'Homme et du Mouvement de la jeunesse du Forum Alternatives.
Cette rencontre a permis aux jeunes de se concerter entre eux, d’échanger et d’identifier les meilleures pratiques afin de pouvoir influencer les politiques publiques, explique à Magharebia Khalid Chahid, un participant.
"Tous les participants ont appelé à davantage de coordination entre les organisations des jeunes pour une véritable implication de la jeunesse dans la chose publique'', indique-t-il.
"Nous avons exprimé notre grand regret quant à la marginalisation des jeunes dans les politiques publiques, mais en même temps, nous avons décidé de nous mobiliser autour d'une plateforme unifiée à même de donner du sens à notre action associative'', précise Hanane Azrih, un autre participant.
Abdelhak Azari, étudiant, estime quant à lui que les mesures adoptées dans le cadre de la nouvelle constitution en faveur de l'intégration des jeunes dans la vie publique n'ont pas été prises au sérieux par les partis politiques.
"L'élite aux commandes des partis n'arrive toujours pas à concevoir que la jeunesse est une force de productivité, de créativité et une source de valeur ajoutée", ajoute-t-il.
Youssef Hachiri, un autre participant, estime pour sa part que les partis politiques ont renoncé à leur rôle d'encadrement des jeunes : "C'est pour cette raison que cette initiative des jeunes de travailler la main dans la main s'avère aujourd'hui stratégique pour amener les organisations politiques et l'Etat à placer la jeunesse au cœur des politiques publiques."
Certains responsables tentent toutefois de contrebalancer cette impression selon laquelle les jeunes ne sont pas associés à l'élaboration des politiques.
Le secrétaire général du Parti pour le progrès et le socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdellah, précise que son parti accorde une importance primordiale à la jeunesse.
"Le PPS prépare une réunion pour encadrer l'organisation de la jeunesse dans le but de lui garantir son rayonnement d'antan en matière d'encadrement et de formation des jeunes, et de permettre au parti de disposer d'une jeunesse capable de défendre ses positions dans la société", explique-t-il.
Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Ouzzine relève : "La question de la jeunesse se taille une place importante dans les priorités du gouvernement, qui veille à associer les jeunes à l'élaboration des stratégies visant la promotion de leur condition et leur inclusion sociale à travers différents programmes."
Au Maroc, les jeunes âgés de 15 à 29 ans représentent plus de 30 pour cent de la population.
Adoptée en 2014, la Stratégie nationale intégrée de la jeunesse prévoit quelque soixante-deux mesures d'urgence à l'horizon 2016 et soixante-quinze mesures complémentaires à l'horizon 2020.
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