Le chômage élevé figure en tête de liste.
Sur les cinq usines d'Etat qui étaient en activité dans la ville avant la révolution, trois ont été détruites et vandalisées, et des dizaines de petites et moyennes entreprises ont également été ruinées.
Cette situation a entraîné une hausse du chômage dans la ville, encore aggravée par le manque de solutions de la part des autorités locales. Certaines offres ont été présentées par le secteur industriel privé de monter des usines dans la région, mais l'instabilité incessante que connaît la Libye n'a pas permis de concrétiser ces projets.
Il y a bien eu aussi quelques projets du gouvernement de venir en aide aux PME de la région, mais là encore, l'instabilité de l'Etat et les conflits récurrents ont bloqué toute mise en œuvre.
Fayed Mohamed, 46 ans et contrôleur économique à Syrte, explique que l'ancien régime avait marginalisé la ville sous un prétexte sécuritaire, la réservant à des rencontres et forums internationaux, mais la privant de ses usines, de ses sociétés de service et de ses raffineries de pétrole.
Hamza Mohamed, titulaire d'une maîtrise en économie, explique être à la recherche d'un emploi depuis des mois. Selon lui, le système des relations et le népotisme existent encore plus qu'avant, et les responsables ne respectent pas les gens possédant un diplôme élevé.
"Je prendrai n'importe quel travail pour pouvoir me marier", affirme pour sa part Ali al-Kmamti, demandeur d'emploi de 34 ans. "Je suis trop vieux. Je veux me marier, trouver n'importe quel travail dans la fonction publique."
Les habitants de Syrte ont demandé que le prochain responsable municipal commence à travailler dès le lendemain des élections à aider les jeunes Libyens à trouver du travail.
Plusieurs diplômés de l'université de Syrte au chômage ont manifesté pour demander des emplois.
Mais Milad Younis, ancien directeur de l'Office du travail et de la réinsertion à Syrte, a expliqué que ses services étaient "menottés par le centre" et ne pouvaient procurer des emplois, se contentant d'inscrire les demandeurs d'emploi dans le système.
"Nous comptons quelque 2 500 demandeurs d'emploi inscrits à Syrte, certains qualifiés, d'autres pas. Leur nombre augmente par suite du grand nombre de diplômés qui sortent chaque année des universités et des instituts d'enseignement supérieur", explique-t-il, ajoutant que nombre de chômeurs ne sont pas enregistrés.
Mohamed Aldrooi, actuel directeur de cet office, explique que plus de 400 personnes sans emploi ont été envoyées dans sept centres de Syrte pour y étudier l'informatique et l'anglais.
Il ajoute que la raison à cette hausse du nombre de demandeurs d'emploi à Syrte tient au manque de projets de développement susceptibles de fournir des emplois aux jeunes. De plus, les nouveaux diplômés ne répondent pas aux exigences du marché du travail, fait-il remarquer.
Les cours devraient être revus par l'Etat pour répondre aux besoins du marché du travail en Libye, conclut-il.
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